L'entorse au pouce tourne à l'amputation

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L'entorse au pouce tourne à l'amputation (30/04/2005)

La négligence des médecins a laissé le temps à la gangrène de s'installer

SOLRE-SUR-SAMBRE Cela aurait dû être une simple intervention médicale. Ce fut un véritable cauchemar. En janvier dernier, Fabrice Thomas, un mécanicien de Solre-sur-Sambre, s'est foulé le pouce sur son lieu de travail. Une blessure certes douloureuse, mais finalement assez bénigne. Enfin, c'est ce que pensait ce jeune papa de 36 ans lorsqu'il s'est rendu au CHU de Lobbes. Après une radio de la main, les médecins l'ont renvoyé à la maison avec une attelle. «Mais le soir-même, je crevais de mal, raconte Fabrice. Je suis retourné à l'hôpital et le lendemain, on m'a enlevé l'attelle pour me plâtrer tous les doigts. La douleur n'a pas disparu pour autant. Je me suis donc représenté au CHU de Lobbes quatre jours d'affilée. On m'affirmait que souffrir, c'était normal pour une entorse au pouce. Ils m'ont prescrit des Dafalgan et m'ont renvoyé à la maison».


Mais le samedi, durant la nuit, la main droite de Fabrice Thomas, infectée par la gangrène, a carrément éclaté! «Mon plâtre était rempli de sang. Je me suis rendu d'urgence à l'hôpital où on me l'a enlevé. Le lendemain, j'ai décidé de changer de clinique et de me faire examiner à Jolimont. Là, on m'a signifié que l'infection avait atteint le coude et qu'il faudrait peut-être m'amputer la main. Finalement, les médecins ont réussi à la sauver mais ont dû couper deux phalanges de l'index. Le pouce, lui, est complètement nécrosé et mon auriculaire est totalement de travers. Bref, ma main droite est quasi inutilisable».


Victime (en plus) d'une septicémie, Fabrice a dû être hospitalisé plus d'une semaine et subir une opération au canal carpien. Depuis, sa vie est un enfer. Il doit se rendre quotidiennement chez le kiné pour rééduquer sa main. «Elle commence seulement à réagir, poursuit le mécanicien. Mais pour l'auriculaire, les spécialistes n'écartent pas une nouvelle amputation».


Pour Fabrice, le quotidien a changé du tout au tout. En mal, évidemment. Pour couper sa viande et ses tartines, il doit se faire aider par son épouse qui le soutient dans cette épreuve. L'ouverture d'une simple bouteille devient un parcours du combattant. «Je dois la caler entre les jambes et utiliser ma main gauche», déplore... le droitier. Inutile de dire que Fabrice n'a pu reprendre son travail de mécanicien. L'assurance prend heureusement tout en charge, mais ça ne suffit pas. Son moral est atteint et il doit ingurgiter son lot d'antidépresseurs.


Bien sûr, l'affaire ira au pénal. Mais Fabrice, qui sera appuyé par Me Yves Demanet, sait que rien ne sera plus comme avant.




F. D.

© La Dernière Heure 2005

Et dire qu'il y en a qui se font charcuter pour des conneries et qui n'ont rien ... ( chirurgie esthétoque et autres ... )

Arf, sympathique...